Avis défavorable du Parc National des Calanques, avis défavorable de l'architecte des bâtiments de France et pourtant les travaux du nouveau campus de Kedge débuteront au printemps. Des associations de défense de l'environnement lancent une pétition pour s'opposer à ce projet
Kedge, l'école de management prestigieuse de Marseille veut s'agrandir, pour accueillir plus d'étudiants. Un projet de construction de plusieurs bâtiments sur une surface de 7.000 m2 est prévu. Seulement voilà, le campus se situe à Luminy, aux abords du Parc National des Calanques. Pour réaliser ce projet, 11.000 m2 de terrain doivent être défrichés, 298 pins d'Alep doivent être arrachés. Officiellement, le Parc des Calanques a émis un avis défavorable à ce projet, mais il ne peut pas s'opposer à ces constructions.
a indiqué Didier Réault, président du Parc National des Calanques et il a ajoutéOn souhaite que Kedge respecte ses engagements environnementaux
Il faut préciser que dans cette affaire, Tashina Giraud, directrice du développement durable à Kedge est aussi présidente du Conseil Économique, Social et Culturel du Parc de Calanques.c'est-à-dire des toitures végétalisées, la replantation d'espèces typiques du parc et une meilleure gestion de l'accessibilité
Dans un document, l'architecte des bâtiments de France a lui aussi, émis un avis défavorable à cette extension, mais peu importe, le projet est sur les rails. La Chambre de Commerce Marseille-Provence (CCI), maître-d'oeuvre du projet va indemniser le fond stratégique de la forêt et du bois. Pour la vice-présidente de la CCI, déléguée à l'attractivité du territoire, ce projet respecte les normes environnementales.
Georges Aillaud préside le Comité du Vieux Marseille, dont le but est de protéger et de valoriser le patrimoine de la ville. Avec d'autres associations de défense de l'environnement, il s'oppose à l'extension du campus de Kedge. Il lance une pétition de soutien. Selon lui, il n'y a pas eu d'étude d'impact indépendante.Quand vous défrichez des pins et que vous replantez des chênes, je pense que c'est bon pour l'environnement
Les travaux de ce projet de 19 millions d'euros devraient débuter au printemps prochain.Construire des bâtiments sur des restanques artificielles créées, ce n'est pas anodin
Reportage Jean-François Giorgetti et Emmanuel Zini